Sucker Punch : des nanas, en veux-tu en voilà (test DVD)

Babydoll (Emily Browning pour qui le rôle semble avoir été écrit) est envoyée par son beau-père dans un hôpital psychiatrique après la mort accidentelle de sa petite sœur que l’homme s’apprêtait à abuser après avoir échoué avec l’aînée. Afin d’éviter que la jeune fille ne parle trop de ce qui s’est réellement passé, il exige qu’elle subisse une lobotomie. Babydoll n’a donc que quelques jours avant l’arrivée du docteur chargé de « l’opération » pour s’enfuir. Sa meilleure arme est son imagination qui va paradoxalement lui permettre de trouver le courage de fuir et d’affronter la réalité, accompagnée des quatre filles qu’elle entraîne avec elle : Sweet Pea, Amber, Rocket et Blondie.

 

Une esthétique marquée

Bien que l’on reconnaisse dès les premières images l’esthétique magnifique de Zack Snyder - qui nous en met plein les yeux notamment depuis 300 et Watchmen - Les Gardiens - les vingt premières minutes du film nous donneraient presque envie de quitter la salle ou d’éteindre la télé. En effet, ce prologue est certes très beau, mais il donne surtout l’impression d’être devant un très (trop) long clip et on se demande quand est-ce que les choses sérieuses vont réellement commencer. Mais, ne partez pas ! Une fois le prologue passé, Snyder nous offre des scènes de combat qui raviront à coup sûr les amateurs de jeux vidéo (mais qui pourraient laisser de marbre les autres). Ainsi, c’est de cet univers que semble s’être inspiré le réalisateur : il n’y a qu’à voir la façon dont se déroulent les scènes d’action, les cris poussés par Babydoll ou sa tenue.

On assiste alors à des combats impressionnants (contre des nazis, des dragons, des soldats bizarres qui veulent tout faire péter…), entrecoupés de retours à une autre « réalité ». Mais attention : trois niveaux de narration s’imbriquent dans Sucker Punch, alors accrochez-vous. Il y a tout d’abord l’asile psychiatrique dans lequel est enfermée Babydoll, puis on entre dans son imaginaire avec le cabaret glauque (ou plutôt la maison close) dans lequel elle est, là aussi, retenue contre son gré, et pour finir il y a les combats qu’elle imagine (c’est aussi complexe que le rêve dans le rêve d’Inception) livrer avec ses nouvelles camarades. Même si Zack Snyder brouille les pistes entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, il ne nous perd jamais, tant les choses sont fluides et bien rythmées.

Ce rythme est notamment marqué par la musique qui accompagne le film constamment ou presque. Comme l’explique d’ailleurs le metteur en scène, « Babydoll est transportée dans ses fantasmes par la danse, la musique », il était donc logique que la musique tienne une place importante dans ce film. Snyder voulait à tout prix que White Rabbit, superbe chanson des années 1960 qui parle de drogue et d’Alice aux pays des merveilles (personnage dont celui de Babydoll est inspiré), figure sur la b.o. Mais la très bonne idée qu’a eu Zack Snyder a été de faire chanter (au sens propre bien entendu) Emily Browning. C’est donc la voix de la jeune femme que l’on peut entendre dans Asleep, Sweet Dreams ou encore Where is my mind. Cela nous permet de rentrer encore plus facilement dans l’imaginaire du personnage, de mieux comprendre et ressentir ses émotions. En outre, on ne peut pas ne pas parler du générique de fin dans lequel Oscar Isaac (Blue) et de Carla Gugino (Vera Gorski) nous offrent un sympathique numéro de cabaret dans lequel ils interprètent Love is the drug.

Le DVD

Le film a dû nécessiter tellement de travail qu’on aurait aimé en apprendre plus sur le tournage, or le petit nombre de bonus présents dans le DVD est un peu décevant. Reste que ces bonus sont intéressants, c’est déjà ça ! On a en effet droit à un making-of de la b.o, mais aussi et surtout à des courts-métrages animés réalisé par Ben Hibon. Dans chacun de ses courts, l’artiste reprend et revisite un des combats livrés par les filles. Un supplément vraiment original et qui plaira sûrement aux fans.

=> Toutes les infos sur Sucker Punch

Julie Aït-Messaoud (19 Août 2011)