The Last Girl : Gemma Arterton répond à nos questions

The Last Girl : Gemma Arterton répond à nos questions

À l'occasion de la sortie de The Last Girl - Celle qui a tous les dons ce mercredi dans les salles, nous avons pu nous entretenir avec Gemma Arterton, qui y incarne Helen Justineau. Institutrice dans une base militaire auprès d'enfants "zombifiés" mais toujours doués de conscience, elle s'échappe avec la plus intelligente d'entre eux, Melanie, suite à une attaque... Accompagnées par plusieurs militaires, Melanie et Helen doivent lutter pour leur survie.

Avez-vous lu l'histoire d'origine de M.R. Carey ?

Le livre est très différent. Bien que ce soit le même auteur au scénario, beaucoup de choses fondamentales ont changé. Ça ne me dérange pas de lire les livres mais pour cette fois je ne l'ai pas fait justement pour cette raison !

Vous avez déjà fait quelques pas dans le film de genre horrifique avec Hansel et Gretel : Witch Hunters puis avec The Voices, qu'est-ce qui vous a amené à revenir vers ce genre ?

Je pense que j'apprécie la liberté de création et le style offerts par le genre. J'adore les films d'Hitchcock. Quand je pense à mon prochain projet, je ne pense pas au genre mais au scénario lui-même, au réalisateur et aux autres acteurs impliqués. Quand j'ai lu le script, je n'ai pas considéré le film comme appartenant à l'horreur, j'ai mis de côté cette partie et l'aspect science-fiction. Pour moi, c'est une histoire humaine et c'est ce qui change de beaucoup de films de zombies, dans lesquels on a du mal à s'attacher aux personnages.

Je pense que mon personnage est plein de compassion, à l'écoute... elle est la plus humaine de tous. Dans cette histoire, tout tourne autour de la notion de changement, du fait que les nouvelles générations sont différentes et qu'il nous faut accepter que les choses soient différentes, s'y adapter et changer notre façon de penser. Il nous faut beaucoup d'humilité pour cela. C'est ce qu'il faut offrir aux nouvelles générations ! Et en cela, je trouve qu'Helen Justineau est très progressiste.

Vous avez joué dans un James Bond, chez Disney pour Prince of Persia : Les Sables du temps, et été dans le monde de Posy Simmonds avec Tamara Drewe et Gemma Bovery. Comment entretenez-vous cette diversité ?

La diversité est l'une des raisons pour lesquelles j'ai toujours voulu être actrice. Je n'avais pas envie d'être dans la monotonie, de m'enfermer dans un genre et de faire la même chose tous les jours. C'est la même chose pour mes goûts personnels : en littérature, par exemple, j'essaie toujours de changer les choses. Avec un peu plus d'expérience, les choses s'éclairent un peu plus et je sais ce que je souhaite réellement faire. Faire ces gros films lorsque j'étais plus jeune m'ont beaucoup aidée à savoir ce que je voulais pour le reste de ma carrière. C'était une sacrée chance. Ça m'a aussi aidée concernant la manière dont on fait un film, puisque je commence à produire, et à voir comment on fait pour qu'un film à petit budget ressemble à un blockbuster ! J'espère avoir une filmographie aussi diverse à l'avenir.

Comment c'était de travailler avec Sennia Nenua (Mélanie) ?

Elle est extraordinaire. Je ne pourrais vraiment pas dire mieux. C'était son premier film, et elle était passionnée très professionnelle, disponible et bosseuse, alors que c'était un tournage très difficile : elle était en extérieur toute la journée avec de la boue partout sur elle... quand on a tourné l'une des scènes de combat, ça a été une journée très compliquée pour elle et je pense que peu d'acteurs auraient eu le même entrain qu'elle : elle l'a tout simplement fait avec tellement de grâce ! Nous étions si chanceux de l'avoir trouvée après tant de castings. Elle a tout ce qu'il fallait pour le rôle. Il nous fallait quelqu'un qui semble vulnérable à première vue, mais qui ait également l'aura d'un leader et une certaine élégance. Elle est à la fois magnifique et sauvage. Sur le tournage, elle était toujours en train de rire et d'apporter de la bonne humeur auprès de tout le monde. Nous sommes amies depuis et on s'envoie des messages régulièrement. C'est bien de voir qu'elle a besoin de conseils, mais je la trouve si mature qu'elle pourrait s'en passer !

Et avec Glenn Close ?

J'étais très intimidée, je l'avoue ! C'est une très grande actrice, qui joue souvent des personnages maléfiques et effrayants, alors qu'elle est tout le contraire et très féminine. Lors de notre premier jour de tournage, j'étais vraiment très nerveuse et elle s'est approchée de moi et m'a prise dans ses bras. Intérieurement, je me disais "oh mon dieu !". Ça a brisé la glace. C'était si agréable de travailler avec elle. Elle se sentait réellement impliquée dans son rôle, elle a fait couper ses cheveux. Elle a compris que c'était un film à petit budget, et elle m'a beaucoup inspirée car elle se donnait à fond. Elle est vraiment brillante.

Vous avez incarné plusieurs personnages de femmes au sein d'un "Monde d'hommes", comment pensez-vous que ces personnages s'émancipent ?

L'une des raisons pour lesquelles j'ai aimé ce film est qu'il est très féministe. Son personnage principal est une petite fille, très héroïque bien qu'elle ne sache pas se servir d'une arme ou quoi que ce soit. Son arme est la compassion et c'est ce qui la rend admirable. Ce n'est pas une force masculine. Justineau a un instinct maternel très développé et intense. C'est un rôle bien plus complexe pour moi. Le fait que Justineau tente de réconforter Mélanie est l'une de mes scènes favorites.

Après tout, on ne sait pas vraiment ce à quoi Justineau a eu à faire face avant les événements du film...

Dans le livre, elle a un accident de voiture et tue accidentellement un enfant... En fait, tous ces personnages ont eu à faire des choses auxquelles ils ne s'attendaient pas réellement à cause de cette situation. Elle était aussi une professeure, et quand des zombies arrivent, que tous ceux que vous aimez sont dévorés... on se demande forcément ce qu'elle a pu faire : a-t-elle dû prendre une arme et se défendre ? On voit directement la différence entre son personnage et ceux qui ont l'habitude de cette violence. Justineau n'est pas du tout à l'aise avec les méthodes des militaires.

Après avoir de nouveau tourné en France avec Orpheline, comment vous en sortez vous en français ?

(Rires) Ça m'a beaucoup aidée en définitive ! J'adorerais travailler de nouveaux sur des productions françaises. J'apprécie énormément le cinéma français, je trouve que vous avez des réalisateurs, des scénaristes et des talents incroyables. Orpheline était assez compliqué car l'écriture était très spécifique et ne laissait aucune place à l'improvisation. Mais j'ai adoré travailler avec ces deux Adèle !

Que pouvez-vous nous dire de vos prochains projets ?

C'est un film que j'ai créé, produit et écrit, The Escape qui se passe entre Londres et Paris, et qui devrait sortir à la fin de l'année. Il y a aussi Vita and Virginia, que nous avons mis beaucoup de temps à faire mais le projet commence enfin à se concrétiser !

Gabin Fontaine (26 juin 2017)