UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES : beaucoup de sous et beaucoup de problèmes...

Les délibérations du jugement par le tribunal administratif de Paris sur les droits d’UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES seront présentées dans deux à trois semaines.
Ceci mettrait fin à la mésentente du Syndicat des Producteurs Indépendants et de l’Association des Producteurs Indépendants face aux producteurs du dernier film de Jean-Pierre Jeunet.

Petit rappel

En septembre 2003, l’annonce du financement du projet de Jeunet par la Warner, via une filiale nommée 2003 Productions, a suscité un tollé chez les producteurs français, Gaumont, Pathé, UGC, MK2 et indépendants. Ils sont persuadés que cette filiale française n’est qu’un moyen pour le réalisateur d'obtenir l’agrément du Centre National de la Cinématographie et donc un important soutien financier. Le film, produit par une firme américaine, bénéficierait donc d’une aide réservée aux films français.

Une rude bataille

Depuis, le SPI et l’API ne cessent de contester la décision d’agrément CNC du film. Le délégué général de la SPI, Marc-Olivier Sebbag, précise : « Ce n’est pas le projet artistique qui est en cause. Mais ce mode de production représente de l’argent en moins pour les films produits par des sociétés françaises ou européennes. »
De son côté, le CNC défend fermement sa décision : « Le film est clairement l’expression de la culture française et correspond donc à l’objectif d’intérêt général promu par la puissance publique. » Il souligne que « tourné en France et en langue française, le film a fait appel à de nombreux intervenants de nationalité française et européenne et permis de créer de nombreux emplois ».
Le commissaire du gouvernement a clairement montré sa position lors de l’audience vendredi, estimant que 2003 Productions était « totalement dépendante de la société Warner Bros. France. »

L’affaire déchaîne les passions dans le milieu de la production française car elle met en jeu de grosses sommes d’argent. Si UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES atteint les cinq millions d’entrées, l’agrément du CNC permettrait à 2003 Productions de décrocher pour ses prochains films une aide de l’ordre de 3,6 millions d’euros d’après Le Film Français. Le verdict fera dans tous les cas l’effet d’une bombe.

S.Y. (5 novembre 2004)