Un repreneur pour les Cahiers ?

Le groupe Le Monde est entré en négociations exclusives avec l'éditeur international Phaidon pour la cession des Cahiers du Cinéma, a annoncé le groupe lundi dans un communiqué.

Selon le groupe Le Monde, Phaidon, dont l'activité principale est l'édition de livres de cinéma, " a démontré sa capacité à simultanément respecter un héritage éditorial et à promouvoir un contenu exigeant, à gérer une entreprise de contenu et à soutenir son développement sur le long terme ".

Le Monde estime que " ces qualités sont autant d'atouts pour assurer, dans le respect de la dimension sociale de l'entreprise, la pérennité et le développement des Cahiers du Cinéma ".

Selon le communiqué, Le Monde souhaite être en mesure de finaliser la transaction courant novembre après l'avoir présentée à son Conseil de surveillance et avoir recueilli l'avis des instances représentatives du personnel concernées.

Le groupe le Monde était en quête d'un acquéreur pour ses parts dans les Editions de l'Etoile, société éditrice des Cahiers du Cinéma.
Selon la gérante de la Société civile des amis des Cahiers, Claudine Paquot, cinq candidats s'étaient manifesté pour reprendre la part du Monde dans Les Editions de l'Etoile, la société éditrice des Cahiers.

Il s'agissait de la société de production Why Not de Pascal Caucheteux, associée à Jean-Martial Lefranc (Financière de Loisirs), des Editions indépendantes, qui éditent l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, d'AKN Productions d'Alain Kruger, ancien directeur de Première, de la société Talma (dirigée par Serge Hayat) associée à Albertine Productions (Mathieu Tarot) et finalement de l'éditeur britannique Phaidon (dirigé par Richard Schlagman), qui a été retenu pour des négociations exclusives.

L'ouverture de ces négociations exclusives intervient dans une période de tâtonnements pour la presse cinéma française, à la recherche d'un second souffre face à la vive concurrence d'internet.

Emblématique, Les Cahiers du Cinéma ont tenté de se diversifier avec l'édition de livres et de DVD, la création d'archives payantes et le lancement de versions espagnoles sur le papier et anglaise sur Internet. Mais le titre restait déficitaire, ce qui a pratiquement toujours été le cas depuis sa création en 1951 par André Bazin.

Le mensuel avait aussi lancé début 2007 une nouvelle formule, avec un format réduit et une nouvelle rubrique dédiée aux technologies de l'image et du son. Celle-ci a dynamisé les ventes en 2007, mais la diffusion est ensuite repartie à la baisse. Elle tourne aujourd'hui, selon l'OJD, autour de 20.000 exemplaires (diffusion France Payée).

(Le 14 Octobre 2008 - AFP)