Dans Les Coulisses d’Abou Ghraib

Après le choc mondial des photos de tortures diffusées dans les médias en 2004, le cinéma s’intéresse aux événements. Errol Morris, réalisateur de Fast, Cheap & Out of Control en 1997 puis The Fog of war en 2003 (Oscar du meilleur réalisateur), se lance dans l’introspection d’Abou Graib, la prison irakienne qui a accueilli les débordements musclés des soldats américains. Un scandale qui a retenti dans le monde comme une sonnette d’alarme : les Etats-Unis sont en guerre et ses hommes sont hors de contrôle.

Errol Morris exprime ses intentions : « Je sens que c’est le film le plus important sur lequel j’ai jamais travaillé. Il y a un mystère à propos de la guerre en Irak. Pas juste des questions sur comment et pourquoi la guerre à commencer mais sur ce que cela engage intrinsèquement et définitivement ». Le film pourrait s’appeler S.O.G c’est-à-dire, dans le langage militaire, Standard Operating Procedure (la procédure normale d’une opération) indiquant ainsi que les soldats américains torturent en toute impunité presque en toute normalité…

Ce projet de documentaire qui réveillera certainement le gouvernement Bush est produit par Sony Pictures Classics et Partcipant Production. Des retrouvailles entre Sony et Morris qui avaient déjà travaillé ensemble pour les deux films cités plus haut. Michael Barker et Tom Bernard, co-président de Sonny Pictures Classics, expliquent leur choix : « Il n’y a pas de réalisateur sur terre autre que Errol Morris capable de révéler la trouble et complexe vérité des événements d’Abou Ghraib. C’est un grand réalisateur et un vrai privilège de se joindre à lui, une fois de plus. »

En défendant la démocratie, les soldats se sont retrouvés face à un cauchemar et Abou Ghraid est le lieu où ces rêves malfaisants prennent vie. Errol Morris nous invite à le suivre dans les entrailles d’une prison qui a abrité des horreurs afin non de comprendre mais de savoir.

M. B. (14 novembre 2006 – Avec The Hollywood Reporter)