Temps maussade à Sundance

Si l’on devait faire un point sur l’humeur du festival de Sundance et son marché du film, il ne serait pas très réjouissant.

Concernant la programmation tout d’abord. Si celle de l’année dernière apportait un grain de folie, avec des films comme Delirious de Tom DiCillo ou Rocket science, la sélection de cette année est plus portée sur le documentaire et les fictions très ancrées dans le réel.
Il y a tout d’abord American teen, un documentaire de Nanette Burnstein sur une classe de terminale dans une petite ville d’Indiana qui fut présenté, puis un road-movie : Yellow Handkerchief avec William Hurt. Mais aussi ballast, film tourné dans les campagnes du Mississipi Sud avec des acteurs amateurs, qui se rapproche plus de cinéastes européens comme Bruno Dumont ou les Frères Dardenne que du cinéma indépendant américain.

Ensuite, les acheteurs restent très frileux bien que la neige ne soit pas encore arrivée à Park City. L’année dernière, ce sont des millions de dollars qui furent dépensés pour des films comme Grace is gone ou Delirious mais le succès au box-office n’a pas suivi.
Même si certains documentaires, comme ceux sur Roman Polanski ou sur Hunter S. Thompson ont reçu un accueil chaleureux cette année, peu de contrats furent négociés ces premiers jours.

Et puis il faut dire que même dans les montagnes de l’Utah, l’écho de la grève des scénaristes se fait entendre. Cette grève, qui commence à revenir chère aux studios, les rend sûrement méfiants sur leur finances avant qu’une solution au conflit soit trouvée.

Espérons tout de même quelques éclaircies pour les derniers jours du festival de Sundance.

M.F. (Le 22 janvier 2008 – DarkHorizons / HollywoodReporter )