Wolfgang Amadeus Phoenix chez Sofia Coppola

Le quatuor versaillais aux accents rock-synthé va composer la musique du dernier film de Sofia Coppola intitulé Somewhere, tourné au Château Marmont à Los Angeles avec Stephen Dorff. On est loin du Château de Versailles de Marie-Antoinette ! Le sujet du film relatera l’histoire d’un ex bad-boy retrouvant sa fille de 11 ans dans le Los Angeles contemporain.

Fort d’un Grammy Award remporté dans la catégorie meilleur album alternatif pour "Wolfgang Amadeus Phoenix" en 2010, le groupe continue dans sa triomphale lancée et est en passe de devenir un nom incontournable de cette décennie. Cocorico ! Phoenix connaît actuellement un succès colossal, tant par la personnalité des membres que l’exotisme des sonorités aux Etats-Unis.

A la musique, Thomas Mars, leader du groupe et mari de Sofia Coppola, semble avoir changé d’approche musicale pour la conception de ce prochain album, davantage centré sur les sonorités. Un son minimaliste qui sied plus volontiers au thème de Los Angeles, ses voitures, motels et autres road-trip. Un travail d’ingénieur plutôt que de compositeur confie l’intéressé, particulièrement adapté aux images. Voilà comment Phoenix définit son approche pour un album qui s'annonce sous les meilleurs auspices.

On connaît le fort attachement de Sofia Coppola pour la musique, cette francophile a d’ailleurs fait appel à plusieurs reprises au groupe français Air pour réaliser les bandes-originales de ses films. On se souvient en particulier du somptueux Virgin Suicides mis en musique par le duo éléctro. Cette collaboration révéla un titre extrêmement connu, et hissé au rang des morceaux cultes de notre époque : "Playground Love".

Les musiques des films de Sofia Coppola (elle a réalisé un triptyque sur l’adolescence) sont variées. Dans Lost In Translation, la réalisatrice choississait de confronter Sébastien Tellier, Phoenix, Squarepusher et Air dans une sorte de pot-pourri brillant. Marie-Antoinette prenait la liberté d’associer la musique très années 80 de ‘Siouxsie And The Banshees’ ou ‘The Cure’ à un récit on ne peut plus dix-huitièmiste. Beaucoup d’audace mais aussi une pertinence dans le propos : la musique n’a pas d’âge... Point de comparaison entre les deux groupes fétiches de la réalisatrice Air et Phoenix : ils sont tous deux issus de Versailles, se connaissent et s’apprécient, et ont collaboré ou du moins repris des titres l’un à l’autre. Ils forment la clé de voûte du mouvement que l’on appelle french touch au même titre que Daft Punk et Justice.

Alors à quoi s’attendre concrètement ? A un déluge de bruit et de son ? Sûrement pas, plutôt a une musique discrète, un cadre sophistiqué et classieux, sans fioriture, adapté à la ville des anges, pour un voyage au pays des sons. Réponse à Cannes ?

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Charles Bouchet (09 février 2010)