Voilà déjà un an et demi que le calvaire judiciaire de Jafar Panahi a commencé. Ceci n'est pas un film, projet courageux, nécessaire (et clandestin), co-réalisé avec Mojtaba Mirtahmasb (lui aussi dans le collimateur des autorités iraniennes) est une déclaration d'amour foudroyante au Septième art.
Pour rappel : Le 1er mars 2010, Jafar Panahi est arrêté et maintenu en détention dans la prison d'Evin par les autorités iraniennes pour avoir entrepris un film sur les soulèvements provoqués par la récente réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Le 18 mai 2010, lors du 63ème Festival International Du Film De Cannes 2010, une journaliste iranienne révèle que le cinéaste (qui était invité à faire partie du jury officiel) a entamé une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu'il subit en prison. Il est libéré sous caution le 25 mai 2010. En décembre 2010, pourtant, le réalisateur est condamné à 6 ans de prison et une interdiction de travailler pendant 20 ans. Il a fait appel et attend depuis janvier une décision de justice, toujours assigné à résidence à Téhéran.
En mai 2011, Ceci n'est pas un film est présenté en Séance Spéciale du 64ème Festival International Du Film De Cannes 2011 et la Société des réalisateurs de films (SRF) remet le Carrosse d'or (en son absence) à Jafar Panahi.
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Eléonore Guerra (27 Septembre 2011)